La nostalgie du bébé

Baby chou ! / Chroniques / Chroniques de maman
44 commentaires
fenetre

fenetre

Parmi les sentiments les plus contradictoires qui peuvent vous envahir lorsque vous êtes maman, il y a celui d’éprouver à la fois une joie immense de regarder votre enfant grandir, et la tristesse de voir s’envoler chaque jour un peu plus vos plus merveilleux souvenirs.

Martin a eu un an en décembre. Bientôt 15 mois au compteur, et je vois mon bébé s’éloigner petit à petit pour devenir bientôt un vrai petit garçon au caractère bien affirmé. C’est les yeux remplis de larmes que je l’ai regardé faire ses premiers pas il y a 5 semaines. J’espérais à peine pouvoir être là à ce moment précis, et je remercie le hasard de m’avoir offert ce magnifique cadeau. Mon coeur n’a cessé de s’emballer chaque fois que je le voyais s’élancer dans le vide d’un air triomphant, si coutumier des bébés lorsqu’ils réalisent quelque chose de nouveau et spectaculaire.

Ces premiers petits pas sonnent pour moi comme le début d’un long chemin vers l’indépendance, de son indépendance. Ma grossesse et mon accouchement si magiques semblent déjà loin derrière moi, et je réalise que je n’ai pas très envie de redescendre de mon nuage. C’était pour moi tellement irréel de devenir maman. J’avais du chasser tellement de peurs avant d’oser franchir le pas, que je ne peux pas m’empêcher d’être fière de moi et de me dire en regardant mon fils : « c’est moi qui ai fait ça ! ».

Si j’adore mon fils et par dessus tout, le voir grandir et progresser tous les jours (l’apprentissage des enfants est quelque chose de formidable à observer) c’est toujours avec une petite pointe de regret que je regarde les photos de sa naissance, de ses premiers sourires, de nos premières vacances à la mer, de ses premiers petits pots… C’est à la fois terriblement culpabilisant et en même temps tellement normal. Quelle mère n’a pas envie d’arrêter parfois un peu le temps ? Quelle mère n’a pas envie de garder un peu son nourrisson au creux de son cou rien que pour elle ? Les premiers instants sont souvent ceux qu’on regrette le plus, parce qu’ils ont ce petit quelque chose d’unique et irremplaçable.

Nous ne sommes pas toutes égales face à la maternité. Il y a ces femmes pour lesquelles cela semble naturel, je ne crois pas faire partie de celles-ci. J’avais beaucoup de choses à apprendre, avec le recul je suis persuadée que mon fils a choisi de naître deux jours après terme parce que sa maman avait peur de le rencontrer et de ne pas être à la hauteur. Aujourd’hui je souris bêtement. Parce que cette rencontre est évidemment la plus belle que j’ai faite dans ma vie, que mon coeur risque d’imploser chaque fois que je repense à ce moment. Que cette période « d’apprentissage » que j’avais tant craint fut finalement une évidence (changer une couche, c’est pas si compliqué finalement). Et qu’il ne sert à rien d’avoir peur, parce qu’être maman c’est de toute façon se remettre en question souvent, et que rien ne peut véritablement vous préparer à ça. On apprend sur le tas, on fait comme on peut et puis c’est tout. Et c’est merveilleux ainsi.

15 mois plus tard, je peux enfin dire que je me sens crédible dans mon rôle de maman, et que notre trio familial a enfin trouvé son rythme et son équilibre. Je vois que mon fils est heureux et cela suffit à me rassurer pour l’avenir. Au diable la nostalgie, ce temps qui passe à vive allure a au moins le mérite de nous rappeler cette loi de la vie tristement banale : on ne peut pas revenir en arrière. Et qu’il est parfois bon de s’en souvenir pour profiter comme on le devrait des instants présents.

Rendez-vous sur Hellocoton !
Tweet about this on TwitterShare on FacebookPin on PinterestShare on Google+

Anne

Je m'appelle Anne et je suis maman d'un petit garçon de 3 ans. Parisienne depuis dix ans, je vis sur les hauteurs de Montmartre. Dans la vie je suis aussi directrice éditorial du site hellocoton. Vous pouvez me suivre sur Twitter, Pinterest, Hellocoton et Facebook.

44 Commentaires

  1. Je suis comme toi, si regarder mes enfants progresser et grandir est un vrai bonheur, je ne peux m’empêcher de ressentir une vague nostalige que bientôt, ils ne seront plus des bébés ! Mais au fond, ils restent encore nos petits bébés à nous, tu n’es pas d’accord avec moi ? Très bel article, en tous cas. Bravo.

  2. Je pense que ne peux pas saisir toutes les nuances de ce que tu racontes puisque je ne suis pas maman moi–même, mais il me mets le sourire ce bel article !

    Bonne journée :)

  3. Ils grandissent, ils apprennent, ils évoluent, nous aussi au rythme de leurs progres, de leur découverte. Je suis moi aussi nostalgique, c’ est comme ça mais chaque jour avec mon fils promet son lot de rire et d’ émerveillement.
    Un bel article

  4. Comme tu le dis très bien, c’est un sentiment ambivalent entre la fierté de voir son enfant grandir et évoluer et une nostalgie du temps où il était encore si petit et dépendant de nous…J’aimerais parfois aussi ralentir le temps (pourtant j’essaie de profiter au maximum de lui chaque jour)et graver cette « magie » des débuts.

  5. May a écrit

    C’est très touchant ce que tu expliques. Sans être maman, je m’y reconnais. Cette loi qui ne permet pas de revenir en arrière et qui nous invite donc à profiter du moment présent, tu viens de mettre les mots exacts sur ma manière de penser en ce moment. Je crois avoir enfin compris que c’est ce qui donne de la valeur aux événements. Donc arrêter d’anticiper toujours ou de regretter souvent?

  6. Voilà, j’aime ta conclusion : il faut vraiment profiter à fond du moment présent, parce que c’est lui qui est là, réel. Ne rien perdre, tout avaler, tout voir, tout respirer, tout vivre !

  7. Ton article est très émouvant, il touche juste. C’est une jolie vision de ce que doit être le rôle de maman, une vision vraie, toute en finesse. Je me sens même un peu bête de commenter tellement il n’y a, je crois, rien à ajouter. C’était beau à lire tout simplement. Mais je voulais te le dire ça quand même :)

  8. Voilà pourquoi je profite à fond de mon Chichi!
    Je crois que je ne me suis jamais sentie autant maman qu’avec lui… il a fallu attendre le 3ème …

    Pour TiBiscuit, j’avais du mal à dire « Bonjour, je suis la maman de TiBiscuit ». j’avais l’impression que ça sonnait faux, d’être un imposteur …

    Bientôt 32 ans et 3 enfants et je me sens vraiment maman :)

  9. laurence a écrit

    c’est un très bel article qui me touche beaucoup… la décision de devenir maman ou non est un sujet qui me préoccupe de plus en plus depuis quelques mois. Cela est peut-être du au fait que j’ai eu 30 ans il y a 6 mois, j’ai comme l’impression qu’il ne me reste plus que 10 ans pour me décider (10 ans! mais ca passe super vite!!) et pourtant je ne peux toujours pas dire que je suis sûre de moi, j’hésite…

    je connais bien ces peurs dont tu parles, même si ce ne sont pas exactement les mêmes que les tiennes. Je n’ai pas vraiment peur de ne pas savoir, les heures de babysitting m’ont prouvé que j’avais moi aussi un instinct maternel et que tout était finalement évident quand on s’occupe d’un bébé.

    Non, ce qui me fait peur, c’est d’être encore trop « égoiste » pour un enfant, parce qu’on a forcément moins de temps pour soi, même si je suis sûre qu’un enfant apporte tellement d’autres choses, que les priorités changent naturellement.

    Je redoute aussi la transformation de mon corps pendant la grossesse et après l’accouchement. J’ai eu tellement de mal à m’accepter à l’adolescence et il n’y a que quelques années que j’ai vraiment fait la paix avec mon corps: je suis comme je suis, je me connais et surtout, je suis tellement plus indulgente envers moi-même. Du coup j’ai peur que ce changement « brutal » me déstabilise à nouveau…

    C’est pour ca que cela fait du bien de lire ce que tu écris, ca donne confiance et ca permet de relativiser du coup!

  10. Qu’il est beau, ce billet, Anne.
    Martin a vraiment de la chance d’avoir une maman comme toi je crois.

  11. Quel joli billet, très émouvant ! Je ne suis pas encore maman mais je pense que je comprends ce que tu veux dire.

  12. Quel bel article ! Il est vraiment très émouvant. Ce n’est pas demain la veille que je serais maman mais déjà avec les enfants de baby-sitting que j’ai vu grandir voir naître c’est déjà un peu le même sentiment. Les voir grandir et évoluer, c’est si beau ! Et le temps passe si vite…
    Ah la la, qu’est ce que ce sera lorsque j’aurais mes propres enfants :).
    Ca ne doit pas être évident de voir grandir son petit bout de chou car ça défile si vite :). Profite bien, il est trop chou ce Martin et vous réserve encore de belles surprises :)

  13. Un magnifique article. Un belle expérience que celle d’être maman. Ma fille vient juste de fêter ses 6 mois, elle progresse a une vitesse folle, et je trouve que le temps me file entre les doigts. Je me suis bien reconnue dans tes phrases et tes ressentis.
    bonne journée

  14. May a écrit

    Qu’est-ce qu’il est joli ton billet et émouvant ce émouvant Anne !

    Finalement après un billet qui sonne si juste, on ne sait plus quoi dire/ajouter de plus. Si Martin lit un jour ces mots, il ne pourra qu’être plus que fier de toi.

  15. Très bel article ! Je partage complètement ton point de vue avec ma ptite puce de 18 mois qui est maintenant une vraie petite fille ! Le temps passe tellement vite, il faut vraiment profiter de tous les instants à fond ! Et pour garder une trace de toutes ses évolutions, j’essaie de prendre ma fille en photo le plus souvent possible, notamment dans ses activités de tous les jours, ça fera toujours de supers souvenirs !

  16. Dix mois demain chez nous et j’ai beaucoup de mal avec le temps qui passe : trier et ranger les vêtements trop petits, mettre de coté le matériel que l’on utilise déjà plus… c’est vraiment difficile pour moi! Surtout qu’à l’heure actuelle, je ne suis vraiment pas certaine de repasser par là avec un deuxième bébé.
    J’ai déjà plein de regrets comme celui de ne pas prendre assez de photos par exemple. Et puis, pour le moment, il est dans une phase un peu compliquée. Il pleure beaucoup, réclame énormément son papa, est intenable sur la table à langer, nous teste énormément, donc parfois je voudrais qu’il soit encore tout petit! 😉

  17. Ces petits coeurs qui s’élancent vers l’indépendance, magique et effrayant en même temps. Je suis touchée par ton article, je m’y reconnais à 100%. La peur de l’inconnu qui se transforme en la plus belle des évidences… Il y en a des moments de doute, mais finalement il ne reste que l’essentiel, le bonheur ! Profite bien de chaque instant mais surtout un énorme bravo au petit grand Martin :-) Des bises ensoleillées de Miami

  18. Très beau billet (dans la sélection de Mumtobeparty.com !), dans lequel je me reconnais beaucoup. Je pourrais passer des heures sur les photos des 1ers instants avec elles, instants qui ont été privilégiés comme j’ai pu bien en profiter. Aujourd’hui les photos sont moins nombreuses, mais le temps « qualitatif », c’est ça qui compte :)

  19. C’est si doux ce que tu dis là. Un coton d’amour et de tendresse ce billet. Je ressens comme toi, et j’imagine souvent la future femme que sera ma fille, alors j’ai le cœur qui se sert quand je repense à cette rencontre une fin d’après-midi d’octobre ! Je t’embrasse

  20. Je fais partie de ces personnes terrifiées à l’idée d’avoir un bébé , et pourtant il va falloir y penser à mon âge.
    J’ai terriblement peur de ne pas être à la hauteur, mais quand je lis des témoignages comme le tien, ça m’apaise un peu.

    C’est fou comme il a grandi Martin ! Que le temps est précieux !

  21. Très joli Billet!
    Moi aussi je suis nostalgique de mon bébé, chose curieuse car avant l’arrivée de mon petit bonhomme je n’ai jamais été très bébé. J’ai toujours trouvé que c’était plus intéressant vers deux ans, mais depuis son arrivée je peux dire que je n’ai eu de cesse de m’émerveiller chaque jour de ses progrès, de son éveil et de toute cette complicité magnifique qui se développe au fil des jours.
    Depuis que je l’ai inscrit pour la maternelle, j’ai vraiment l’impression d’avoir commencé une sorte de compte à rebours et curieusement cet instant présent comme tu l’évoque prend encore plus de sens …

  22. C’est si beau et si vrai !!!
    J’ai pleurniché il y a peu pour les 1ers pas de Lulu, j’ai pleurniché dimanche pour son 1er anniversaire mais je sais pour le vivre au quotidien avec ses aînés qu’en l’aidant à devenir indépendante j’enrichis ma relation avec elle.
    Je te souhaite encore 1001 joies avec ton petit homme.

  23. je ne sais pas trop quoi écrire, mis à part que ce sentiment évolue, au fur et a mesure que grandit ton enfant.Ma crevette va avoir deux ans, je l’a revois encore toute petite, mais le temps file et chaque jour je me sens mère davantage…elle est très jolie cette photo!

  24. C’est l’un des plus beaux témoignages que j’ai lu sur cette étape, qui je crois durera bien longtemps, si tant est qu’on arrive un jour à complètement s’habituer à l’idée qu’ils n’étaient nos bébés que quelques mois dans leur vie. Mais comme tu dis, chacun des stades a son charme, et profitez pleinement d’eux tous, c’est le plus grand bonheur d’une maman! En tout cas bravo pour ce beau petit homme 😉

  25. Audrey V a écrit

    Très joli texte, belle déclaration d’amour de maman. Je ressens la même chose pour ma deuxième fille qui a 13 mois alors que pour la premièe ce n’était que joie et fierté toutes ces premières fois. je ne voyais pas le chapitre se fermer mais toujours un autre s’ouvrir. Là c’est différent, je suis toujours dans le gand bonheur mais il y a effectivement de la nostalgie. Peut-être parceque je sais que se sera la dernière au fond de moi…

  26. Encore une fois, j’ai juste trop envie de partager ce magnifique billet avec ma soeur. (je pense qu’elle a du se mettre à lire ton blog, du coup) Ananas aussi a fait ses premiers pas, c’est fouuuuuuuuu ! (et pour vous, les mamans, ça doit l’être encore plus !)

  27. LMO a écrit

    Tu m’as mis la larme à l’oeil!!!
    C’est vrai qu’il y a une grande ambivalence à être parent. On veut les voir grandir et les garder tout petits près de soi. On veut les autonomiser et être tjrs là pour les protéger… Mais tu as raison, c’est la plus belle rencontre qui soit et l’une des aventures les plus riches au monde.

  28. comme je me reconnais là…
    on ne nait pas maman, on le devient, chaque jour un peu plus… on tatonne, on se trompe, on fait autrement…
    mon fils a 16 ans, et pour moi il est né hier, c’est dire comme le temps est passé super vite ! demain, il partira… déjà !
    alors oui, il faut profiter de chaque instant pour alimenter la relation qu’on a avec notre -nos- enfant-s-, pour la rendre solide et communicative.
    je sais aujourd’hui être la maman de fiston chéri, mais je n’en ai eu qu’un, qui sait si j’aurai été la même d’un autre enfant ? c’est une question qui restera sans réponse…
    l’amour d’une mère a quelque chose d’intemporel et d’inconditionnel, c’est sans doute pour ça que je le qualifie de plus fort que tout
    qu’en est-il de celui des pères ? nul doute différent de l’amour maternel, sans doute aussi fort… je ne peux dire
    merci pour ce très beau partage tout empli de délicatesse, de sensibilité et d’amour !
    belle et douce soirée !
    mille bises
    sourire

  29. Ton article me met les larmes aux yeux ! 4 mois que je suis maman, toujours autant de mal à réaliser, mais déjà cette nostalgie dont tu parles si bien. Ranger les premiers bodies et pyjamas, regarder les photos de ses premières minutes, bref, regarder en arrière, et à chaque fois je me dis que c’est dommage de tant regarder en arrière, qu’à force je risque de ne pas voir ce qui se passe en « temps réel » … Alors les premiers pas, les premiers petits pots, je n’y pense même pas !

  30. ah c’est marrant, je viens de voir ton message et je dévorais ton blog; c’est très joli, très réusii et tu écris très bien, j’adore! j’aimerais que tu parles encore plus dde mode mais bon!!!! ravie de t’avoir rencontrée tout comme ton petit garçon; j’espère que nous aurons le plaisir de nous revoir!
    bise
    quelle joie que de voir ces petits enfants!

  31. Eve a écrit

    Ton billet est beau, c’est tellement vrai.
    Je suis très nostalgique aussi, et des que j’ai arrêté d’allaiter Marius j’ai eu a nouveau envie d’être enceinte. Puis je suis tombé enceinte et j’ai eu Louison.
    Quand j’ai arrêté l’allaitement de Louison j’ai pleuré, car je voyais partir un tout petit bébé.
    C’est sans fin :)
    Alors pas de troisième tout de suite, je profites pour les regarder grandir, c’est chouette aussi.

  32. CaroleM a écrit

    Très bel article :)
    j’ai 3 enfants et c’est merveilleux !!!
    je passe beaucoup de temps avec eux et je prends beaucoup de photos aussi qu’on regarde ensemble !
    ils aiment bien se voir quand ils étaient petits.

  33. Comme a dit une artiste connue : « Ceux que l’on met au monde ne nous appartiennent pas »

    Tout est dit et quel drame parfois.

    • Nath a écrit

      Mon fils a bientôt 15 ans, je m’ennuie des moments de son enfance, d’autant plus qu’il est un adolescent pas très gentil avec sa mère :(

  34. Pingback: :: Baby chou ! :: Ceux que l’on met au monde

  35. Pingback: :: Mes humeurs :: « Ton blog, c’est la vie »

Répondre à flannie Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>